1- Histoire
L'Aïkido est un art martial japonais, fondé par Maître Morihei Ueshiba (1883-1969).
A l'instar de nombreux autres arts martiaux, l'Aïkido est une synthèse de plusieurs Budo étudiés par le fondateur, parmi lesquels :
- le ju-jutsu
- le ken-jutsu (sabre, écoles Shinkage Ryu, Yagyu Ryu)
- le Daitoryu Aïkijujutsu (art martial secret du clan Takeda, né aux alentours de l'an 1000)
Très attiré par les questions religieuses, Morihei Ueshiba s'adonne également à l'étude philosophique, au shinto, au zen et à la méditation.
Ses problèmes de santé l'incitent à renforcer sa condition physique, tout en étudiant différentes voies martiales traditionnelles, en particulier le Ju-jutsu et le Ken Jutsu (sabre) dans plusieurs écoles.
Son expérience militaire en 1903 le confronte aux dangers réels des combats. Il devient instructeur et expert au combat à la baïonnette.
Sa rencontre en 1915 avec le maître de l'Ecole Daïto, Sokaku Takeda, est décisive. Ce dernier lui enseigne les techniques secrètes de Daito-Ryu et lui confère le titre d'instructeur en 1923. Morihei Ueshiba ouvre un dojo consacré à cette école de Budo.
En 1919, un autre événement marque son parcours, sa rencontre avec Wanisaburo Deguchi, maître mystique qui lui fait prendre conscience que la force et la technique ne sauraient seules suffire en vue d'acquérir une maîtrise complète.
Engagé dans l'idéal pacifiste de Maître Deguchi, Morihei Ueshiba se lance en 1924 avec quelques compagnons dans une aventure utopique de création d'un royaume de la paix en Mongolie, en plein conflit sino-japonais. Après l'échec, il connaît la détention dans les geôles chinoises. De retour au Japon en 1925, il s'investit corps et âme dans la recherche d'une voie pacifique et d'harmonie. Pour lui, vaincre physiquement l'adversaire est illusoire et porteur de valeurs négatives. Son parcours personnel et les multiples et enrichissantes rencontres qui ont jalonné sa route vont permettre à Morihei Ueshiba de créer cette voie martiale, véritable Budo, qui deviendra l'Aïkido.
Au cours du second conflit mondial, par conviction pacifiste, il se retire à Iwama, à 120 kilomètres de Tokyo. Au lendemain de la guerre, les Américains interdisent la pratique de tous les arts martiaux au Japon. En 1948, l'Aïkido est le premier art martial de nouveau autorisé dans l'archipel nippon, en tant que discipline purement défensive et pacifique. La forme moderne de l'Aïkido se développe alors. Maître Ueshiba transmet son savoir à des disciples qui reprennent son enseignement et en assurent la transmission à l'étranger. Son fils, Kisshomaru Ueshiba, et actuellement son petit fils Moriteru Ueshiba, sont les héritiers de la tradition (Doshu) et responsables de la fondation Aïkikaï de Tokyo. En France, la discipline a été présentée pour la première fois en 1951 par Maître Minoru Mochizuki. Par la suite, plusieurs maîtres japonais (Tadashi Abe, Masaichi Noro, Masahilo Nakazono, et Nobuyoshi Tamura) se succèdent comme délégués de l'Aïkikaï contribuant, avec leur personnalité propre et leur vision de la discipline, aux côtés de professeurs français formés au Japon, à faire de la France la véritable seconde patrie de l'Aïkido dans le monde.